- 8 mai 2017: Une opposition constructive au président, un meilleur choix en 2022
- Pourquoi une véritable révolution fiscale est impérative
- Il ne faut pas mettre la charrue fiscale avant les bœufs
- Les prélèvements obligatoires en France
- Liste des prélèvements obligatoires (impôts, taxes et cotisations)
- Fiscalité punitive
- Utilité sociale et économique de l'impôt
- Émocratie: exprimez mieux vos préférences en votant
Il ne faut pas mettre la charrue fiscale avant les bœufs
Table des matières
La cécité fiscale
Aujourd'hui, tout le monde est d'accord pour dire que la fiscalité française est trop lourde. Vous ne trouverez bien sûr pas un candidat qui fasse sa campagne en proposant la création d'un nouvel impôt. Au contraire, chaque candidat fait de la surenchère à qui diminuera de plus les impôts, qui fera le plus d'économies.
Ce discours populiste qui, par définition, a tout pour plaire, cache cependant de grosses erreurs de logique. De plus, il agit comme des œillères qui met en évidence un bout du problème mais nous empêche de considérer la situation d'un autre point de vu, celui qui nous permettrait réellement de sortir du marasme économique dans lequel nous sommes.
Fausses solutions
Faire des économies en faisant la chasse au gaspillage: bien que je sois sûr, comme vous-même sans doute, qu'il y ait beaucoup de gaspillage au sein des administrations françaises, s'il y avait des sources évidentes et importantes de gaspillage, elles auraient été trouvées il y a longtemps par l'un des gouvernements successifs, qui ont tous eu la pression pour faire des économies. Dans le meilleur des cas, éliminer toutes les sources de gaspillage sans réduire le niveau de prestation des services de l'état, ne nous permettrait pas de faire des économies conséquentes par rapport à la masse énorme de la fiscalité française. Disons que nous puissions faire des millions d'Euros d'économie, peut-être des centaines de million, voir même, soyons optimistes, des milliards d'Euros d'économie. Cela peut paraître beaucoup. Mais ce ne serait in fine qu'une goûte d'eau perdue dans une masse fiscale de mille milliards d'Euros.
Si on veut une solution qui fasse une vrai différence à la fois à court terme et sur le long terme, il nous faut une solution qui s'attaque à une portion bien plus significative de ces mille milliards d'Euros.
Faire des économies en réduisant les prestations étatiques, notamment en réduisant les aides sociales (assurance chômage, assurance maladie, aides financières diverses, etc). Nous avons vu précédemment qu'on ne saurait trop faire des économies importantes sans que celles-ci aient un coût social. On peut donc considérer, qu'aux vues de la situation économique désastreuse, un certain coût social soit acceptable. Réduisons donc les allocations. Désindexons celles-ci de l'inflation. Supprimons quelques aides financières. Rendons payant ce qui était gratuit jusqu'alors. Coupons court aux remboursements. Etc. Etc...
Combien d'économies pensez-vous qu'un gouvernement audacieux puisse faire avant qu'il n'y ait une mobilisation massive des français dans la rue? Combien d'économies aurait-il temps de faire avant d'être bouté hors du pouvoir et remplacé par un gouvernement plus social qui rétablirait la plupart de ces aides au nom de la "relance"? Encore une fois, la masse des prélèvements obligatoires représente mille milliards d'Euros. Il est absolument impensable qu'un gouvernement ou un candidat propose une réduction de seulement 10% de cette masse: 100 milliards d'économies en réduisant les prestations sociales? Bonne chance!
Privatisation. Un outil favori de la droite: vendre le capital industriel de l'État. Le problème est évident: on ne peut vendre le même bien qu'une seule fois. Une fois tout vendu, il ne reste plus rien. Et puis l'État est appauvri, privé des sources de revenu que ce capital industriel pouvait rapporter. La privatisation n'est qu'une solution idéologique à court terme. Elle ne résolu rien à long terme.
Augmenter la dette publique: comme si l'État n'était pas assez endetté, il existe encore de nombreux candidats importants à la présidentielle de 2017 qui suggèrent allègrement des réductions fiscales sans que celles-ci soient compensées par des économies de même niveau. Combien de temps encore l'État pourra tenir sous cette montagne de dettes croissante?
Au lieu du moins, recherchons le meilleur!
Il n'est que trop facile de faire un discours populiste en promettant moins d'impôts. Ce qui est triste est qu'il est tout aussi facile de se faire élire sur un tel discours. Cependant, nous avons vu ci-dessus qu'aller à la recherche de moins d'impôts est un leurre:
- Soit la baisse d'impôts est trop faible et ne saurait avoir un impact véritable sur la situation économique.
- Soit la baisse d'impôts est suffisamment conséquente mais le coût social sera trop lourd et ne sera pas accepté.
Pourquoi, au lieu de faire une poursuite vaine et myope du moins d'impôts, ne nous attellerions pas à la recherche de meilleurs impôts.
Comme le suggère le titre de cet article, depuis de trop nombreuses décennies, nous avons mis la charrue fiscale avant les bœufs. Il faut inverser notre façon de penser.
Depuis trop longtemps, les gouvernements (de droite et de gauche) se sont succédés mais nous ont tenu peu ou prou le même discours pour la relance: selon eux, réduire les contributions obligatoires (cotisations et impôts), augmenter la dette publique et réduire les prestations sociales devraient éventuellement relancer l'économie, accélérer la croissance, augmenter les revenus de l'État, et... résoudre tous les problèmes.
Si cette approche était valide, on s'en serait aperçu depuis longtemps. Il faut arrêter de masquer les symptômes au lieu de guérir les maux. Il faut s'attaquer à la source du problème.
Ayons l'audace de dire, qu'au lieu de moins d'impôts, il nous faut nous atteler à remplacer la majorité des contributions obligatoires actuelles par de meilleurs impôts!
Essayons donc de faire sur une échelle massive ce qui n'a jamais été essayé jusqu'à présent.
- Fausse "bonne" solution, stratégie qui nous a failli jusqu'à présent:
- Réduire les impôts et contributions obligatoires.
- Augmenter la dette publique.
- Espérer que cela va relancer l'économie et assainir le marché du travail.
- Attendre que la "relance" augmente les revenus de l'État (nous attendons toujours)!
- Ne jamais admettre que cette approche ne marche pas.
- Vraie solution, la seule qui puisse nous garantir un effet durable:
- Éliminer de façon progressive mais radicale la fiscalité du travail.
- Remplacer le manque à gagner par de meilleurs impôts, des impôts que j'appelle des impôts organiques et qui incluent entre autres la fiscalité verte, le principe de pollueur payeur, etc.
- Dans un premier temps, ne pas changer ni le niveau des revenus de l'État, ni le niveau des prestations sociales et autres prestations étatiques. Simplement s'atteler à équilibrer le budget de l'État.
- Le travail étant, pour la première fois, défiscalisé de façon significative, employer devient enfin moins cher. Le marché du travail est relancé.
- Le chômage baisse et le besoin d'assistance sociale diminue.
- De façon naturelle, l'État fait des économies sur les prestations sociales.
- L'État peut continuer à défiscaliser le travail, mais cette fois-ci, sans qu'il y ait besoin de créer de nouveau impôts en contre-parti.
- Le niveau de prélèvements obligatoires diminue de façon naturelle et durable!
Notez la différence essentielle entre les deux approches. Dans la première approche, celle qui n'a jamais marché jusqu'à présent, on commence par une baisse forcée et malsaine de la fiscalité. Dans la seconde, la baisse de la fiscalité est le résultat d'une fiscalité assainie.
Mettre fin au discours populiste
Il est malheureusement que trop facile de se faire élire avec un discours populiste. Droite et gauche se succèdent mais les problèmes restent les mêmes. Ceci fait malheureusement le lit de partis extrêmes qui offrent des solutions encore pires que ce qu'on a eu jusqu'à présent.
Ce qu'il faut rechercher, c'est une meilleure fiscalité afin de désengorger le marché du travail et de réduire, à terme, les besoins de dépenses des organismes publics. Le projet ne propose aucune réduction des revenus de l'État. On fait seulement un transfert de fiscalité, créant autant de taxes par montant, qu'on en abolie. Une fois qu'on aura de meilleures taxes, les dépenses de l'État diminueront de façon naturelle.
Le seul espoir que nous puissions avoir est de mener une campagne à long terme d'éducation du public. C'est précisément la tâche à laquelle ce site s'est attelé. Faites passer le message. Ensemble, nous avons le pouvoir de forcer les politiciens à nous offrir de vraies solutions.
- Blog de Augustin
- Vous devez vous identifier ou créer un compte pour écrire des commentaires